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Te Deum

Te DeumMarc-Antoine Charpentier
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Le Te Deum de Charpentier : une tragédie lyrique

Le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier est un grand motet versaillais (forme musicale née à la cour de Louis XIV). Il a été composé entre 1688 et 1698, durant le séjour du compositeur à l'église jésuite Saint-Louis, à Paris, où il était directeur musical1 (en fait maître de musique, c'est-à-dire, en langage moderne, maître de chapelle). L’œuvre est écrite pour chœur, solistes et ensemble instrumental (orchestre).

Ce Te Deum est connu pour son prélude dont les huit mesures introductives servent d’indicatif à l’Eurovision.

Charpentier aurait composé six Te Deum, bien que seuls quatre soient encore disponibles, H.145, H.147, H.1481. Il semble qu'il ait composé ou au moins exécuté cette pièce pour la célébration de la bataille de Steinkerque en août 1692, ou encore en 1696 pour la célébration du traité de Turin.

Le Te Deum : Chant de louange à Dieu et chant de fête

Te Deum est une abréviation de l’expression Te Deum laudamus (« Dieu nous te louons »), une prière que l’on chantait depuis le Moyen Âge le dimanche et certains jours de fête. Depuis ses origines, le Te Deum est également utilisé comme chant pour des occasions festives comme les processions ou les victoires.

La première mélodie écrite sur le texte du Te Deum daterait du XIIe siècle, et la première mise en musique polyphonique (à plusieurs voix) date du XIVe siècle. Au XVIIe siècle, ce texte inspire beaucoup les compositeurs qui laissent à la postérité quelques œuvres exemplaires (les Te Deum de Lully ou Charpentier sont parmi les plus connus).

Contexte de composition

Charpentier compose six Te Deum, œuvres destinées à des moments particulièrement festifs (et l’on fêtait beaucoup de victoires à Versailles en ces temps glorieux du règne de Louis XIV). Le Te Deum H. 146, le plus connu, fête une victoire. Il est de ce fait écrit pour un effectif important : huit chanteurs solistes, un chœur mixte et un orchestre comportant trompettes et timbales.

Focus sur le prélude

Le Te Deum H. 146 est en ré majeur. D’après l’ouvrage de Charpentier, Règles de composition, c’est une tonalité joyeuse et martiale. Cette définition se rapproche de celle de Rameau, pour qui la tonalité de ré majeur, tout comme celle de do majeur, convient aux chants d’allégresse et de reconnaissance.

Le Prélude de ce Te Deum est une marche en forme de rondeau. Le thème du refrain est solennel et revêt le caractère d’un hymne. La puissance et la grandeur qui s’en dégagent s’expliquent par :

  • l’utilisation des trompettes et des timbales qui confère une sonorité brillante ;

  • la tonalité de ré majeur martelée du début à la fin (aucune altération ne vient lui apporter de nuance), donnant une impression de solidité.

Les couplets apportent légèreté et mobilité par l’absence des instruments aux sonorités brillantes (trompettes et timbales) et par de nombreux changements de tonalité.

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